Je Peins Le Passage

Montaigne Essais (extraits) Voici trois passages des Essais dans lesquels Montaigne réfléchit sur l'utilité de l'introspection écrite. C'est une poétique, une morale et une psychologie de l'"essai" tel qu'il le pratique, plus proche de l'autoportrait et du journal que de l'autobiographie. Seule l'orthographe a été modernisée; le vocabulaire et la syntaxe garderont ici la saveur et parfois, pour nous, l'étrangeté de la langue du XVIe siècle. On se reportera donc à une édition annotée pour les mots ou tournures qui resteraient opaques. « Car c'est moi que je peins... » « Ai-je perdu mon temps?... » « Je ne peins pas l'être. Je peins le passage... » « Car c'est moi que je peins... » [ Essais, « Au lecteur »] C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit dès l'entrée que je ne m'y suis proposé aucune fin, que domestique et privée. Je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis: à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver aucuns traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent plus entière et plus vive la connaissance qu'ils ont eue de moi.

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Montaigne commence, comme souvent, par une profession d'humilité. Son but est bas, modeste. Il ne prétend pas enseigner une doctrine, à la différence de presque tous les auteurs, qui veulent instruire, façonner. Lui, il se raconte, il dit un homme. D'ailleurs, il se présente comme tout le contraire d'un modèle: il est « bien mal formé », et c'est trop tard pour se réformer. Il ne faudrait pas le prendre en exemple. Et pourtant il cherche la vérité. Mais impossible de la trouver dans un monde aussi instable et turbulent. Tout coule, comme disait Héraclite. Il n'y a rien de solide sous le ciel, ni les montagnes ni les pyramides, ni les merveilles de la nature, ni les monuments édifiés par l'homme. L'objet bouge et le sujet aussi. Comment pourrait-il y avoir une connaissance solide et fiable? Essais Montaigne © radio-france Les autres forment l'homme, je le récite: et en représente un particulier, bien mal formé: et lequel si j'avais à façonner de nouveau, je ferais vraiment bien autre qu'il n'est: meshui c'est fait Je ne peins pas l'être, poursuit-il, je peins le passage: non un passage d'âge en autre, ou comme dit le peuple, de sept en sept ans, mais de jour en jour, de minute en minute.

A l'époque de Pas d'amour sans amour, j'étais en froid avec ma famille et me suis retrouvée toute seule à Paris, j'ai pris un billet pour Biarritz, comme dans le roman. Je raconte la vérité, la situation d'une femme seule qui dîne seule, un soir de réveillon de Noël avec une bouteille de Château Pavis que j'ai bue, alors que je ne bois jamais. J'ai été malade comme un chien, et j'ai pris des notes sur ma nuit, j'ai assisté à un concert comme dans le roman. Je suis partie d'une histoire vraie, de la solitude d'une femme. A l'époque, je n'avais pas 70 ans, mais peu importe, ça se vit toujours de la même manière la solitude. Après il y a un mélange de plusieurs choses. Je me suis servie de plusieurs hommes pour le personnage de Monsieur Lassa… Le kiné, c'est un fantasme. Les scènes de thalasso inspirent dans la moiteur la sensualité et comme j'aime beaucoup écrire et peindre la sensualité, c'est le milieu approprié. Vous peignez toujours, ne préféreriez-vous pas écrire des scénarios, des pièces, faire de la mise en scène?

Tuesday, 2 July 2024
Pâte À Tarte Grand Mère