Marie Gevers La Comtesse Des Digues

Dans Madame Orpha, Marie Gevers confiait: « Parmi les mots flamands dont une traduction française erronée favorisait mes rêves, se trouvait le mot employé en patois pour automne. Le vrai mot flamand est Herfst. Mais les paysans ne le disent guère. (…) l'automne s'appelle Boomis. (…) Dans mon enfance, j'interprétais ce mot d'une manière bien plus poétique: je traduisais Boomis: Messe des arbres parce que boom veut dire arbre (…). » Dans le roman, la langue française est régulièrement parsemée d'expressions flamandes locales, qui ajoutent à la fois une vraisemblance et une poétique colorée au récit. Marie Gevers aborde aussi, par la description des figures féminines principales et secondaires, la thématique de la condition sociale et de la sexualité des femmes. C'est le cas dans ce premier roman; ce le sera aussi dans son chef-d'œuvre, Madame Orpha. Dans sa postface critique, Vincent Van Coppennolle insiste sur un procédé qui relève du poétique et singularise l'écriture de Marie Gevers: si, dans le roman traditionnel, le récit itératif est, comme la description, au service du récit proprement dit – ou récit singulatif (Gérard Genette), « la prolifération des scènes itératives est telle que la subordination du répétitif au ponctuel (…) se trouve sérieusement remise en cause.

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Le comte des digues (en néerlandais Dijkgraaf, en allemand Oberdeichgraf) est le chef du conseil établi pour la visite et l'entretien des Digues. Cette expression, remontant au Moyen Âge, était en usage tant dans les Anciens-Pays Bas du Nord [ 1] et du Sud qu'en Frise et en Allemagne littorale. Actuellement le terme est toujours en usage en France et en Belgique et la fonction est toujours exercée dans les départements du Nord, ancienne Flandre française [ 2]. Le roman de Marie Gevers, La comtesse des digues [ 3], a rendu ces mots célèbres. Dans les terres de polders qui exigent une surveillance continue du travail et des assauts de la mer, une solide organisation citoyenne a été mise sur place dès 1300 [ 4] par les comtes de Flandre et, son efficacité ayant fait ses preuves, elle est restée presque inchangée jusqu'à nos jours. Elle est formée de riverains qui élisent comme responsable le "comte des digues" et qui siègent en séance sur les digues mêmes. Notes [ modifier | modifier le code] ↑ Histoire universelle depuis le commencement du monde jusqu'à présent, d'après l'anglois, par une société de gens de lettres, etc., tome 43, Amsterdam et Leipzig, 1782: p. 232. "

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Quatrième de couverture La Comtesse des digues C'est le roman du fleuve, de l'Escaut-roi, du mariage, toujours à préserver, des eaux avec les terres qu'elles irriguent et qu'elles minent. C'est le roman d'une femme attachée au fil des saisons, à la surveillance des digues, au combat d'amour avec l'eau. Mais il arrive que les digues cèdent, que le désir soit le plus fort. Alors il faudra que la Comtesse des digues choisisse et qu'elle trouve entre l'homme qu'elle va épouser et le fleuve une nouvelle harmonie. Biographie Marie Gevers a passé toute son enfance dans le domaine familial de Missembourg, où elle reçut cette éducation mi-francophone mi-flamande dont on retrouve les traces dans son univers romanesque. Entrée en littérature avec la poésie, qui la fera remarquer de Verhaeren et d'Elskamp, elle s'adonne au récit à partir de La Comtesse des digues (1931). Comme ses deux chefs-d'oeuvre Madame Orpha (1933) et Vie et mort d'un étang (1950) le donnent à voir, ses thèmes majeurs sont le souvenir et la communion de l'homme avec la nature.

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Résumé Après la mort de son père, Suzanne est devenue Comtesse des digues, pour son plus grand bonheur. Mais la jeune bourgeoise doit aussi se marier, et le choix n'est pas facile. Que choisir entre la raison et ce qu'on croit être de l'amour? Et surtout, quel amour choisir: celui d'un fleuve ou celui d'un homme? Dans son premier roman, Marie Gevers aborde déjà des thèmes très importants pour elle et récurrents dans son oeuvre. L'eau, bien sûr, et particulièrement l'Escaut, mais aussi la nature, la campagne et la Campine, qui font partie des paysages de son enfance. Dans ce roman au rythme des saisons, l'autrice nous emmène dans un coeur bien humain, tiraillé entre deux amours: celui d'un fleuve et celui d'un homme.

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La dimension autobiographique y est incontestablement présente. Durant la Seconde guerre mondiale, Marie Gevers, comme d'autres écrivains connus, eut des relations imprudentes, peut-on lire dans un compte-rendu de séance de l'Académie. Elle adhéra en effet à l'Association européenne des écrivains, fondée en octobre 1941 à Weimar, placée sous la tutelle du Ministère de la Propagande du Dr Goebbels. Les sections nationales belges de cette association ouvertement anticommuniste étaient partagées en sections flamande et francophone: Pierre Hubermont, responsable de la Commission culturelle wallonne, Constant Malva, écrivain-mineur de fond, le journaliste rexiste Pierre Daye et l'écrivain régionaliste liégeois Joseph Mignolet, sénateur rexiste, en firent partie. Dans l'œuvre de Gevers, Missembourg est un ombilic. Le pays entre l'Escaut et le vieil Escaut y apparaît comme un topos îlien et la matrice même du récit: la terre et l'eau s'y entremêlent à travers leurs rapports conflictuels et nourriciers; toute une activité locale, avec ses stratifications économiques, sociales, psychologiques y prend source.

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Elle a été élevée par son père qui lui a lu le Télémaque... ). Et Max, un étranger au village, mais fils de vannier et amoureux de l'art, pourra-t-il éveiller son coeur? Suzanne hésite, n'arrive pas à prendre conscience qu'elle est amoureuse... ou pas, de de Max. Valse douce et mélancolique que cette hésitation perpétuelle, mais que la vieille servante et la tante propriétaire d'une briqueterie aimeraient interrompre pour qu'enfin, elle se décide à entrer dans la vraie danse de la vie, celle de l'âge adulte, de la famille et des enfants. Cette dualité, on la retrouve donc partout, y compris dans la langue: car n'oublions pas que la Flandre, au début du 20e siècle, comptait beaucoup de francophones. La langue des « riches » et des instruits, c'est le français. Ce sont les paysans (dans le sens noble du terme) et les ouvriers qui parlent flamand. Marie Gevers, qui a habité près d'Anvers, donc en pays flamand, a parlé toute sa vie ces 2 langues, et a écrit en français. C'est tout naturellement qu'elle insère de nombreux mots flamands, souvent prononcés par les gens du village.

Le calcul et le néerlandais lui furent enseignés à la maison par l'instituteur de la commune voisine de Mortsel; ici, c'est l'œuvre du poète hollandais Tollens qui servit de base de départ. Par ailleurs, elle fait montre d'un intérêt particulier pour la lecture, lisant énormément: Jules Verne, qu'elle dévorait armée d'un atlas, et qui ainsi lui fit connaître la géographie, et l'Odyssée, qui lui révèle la Grèce antique. À 14 ans, elle lisait couramment le français, le néerlandais et l'anglais, et se débrouillait même en allemand, grâce à une servante originaire d'Allemagne. Allée menant au manoir de épousé en 1908 monsieur Willems, neveu de l'écrivain Antoon Bergmann et parent de Jan-Frans Willems, le père du mouvement d'émancipation flamand, la châtelaine de Missembourg, ainsi qu'on était venu à l'appeler, consacre sa vie à sa famille. Elle connaîtra un parfait bonheur conjugal, donnant naissance à trois enfants, deux fils (dont un mourra à la guerre) et une fille. La naissance de celle-ci lui inspirera un recueil de poésie: Antoinette.

Tuesday, 2 July 2024
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